Je suis debout, nue face à la fenêtre. Les voisins peuvent me voir à la lueur bleue de la lune mais je m'en fous. Tu es assis sur le lit, un verre de whisky à la main. Dans mon dos, je sens ton regard sur la courbe de mes épaules, mon échine... Mes jambes sont écartées, tu dois même voir un peu de ma toison dans les reflets bleus. Tu viens près de moi, le sexe déjà dressé. Tu me caresses doucement, je me penche, ploie, dérive... Tu me saisis, me porte...
Je suis exsangue, écartelée sur le lit, plaie ouverte, béance en attente d'être prise, carmin d'une fleur de sang, offerte à tes violences. Le poison a pris le dessus, il brûle en moi, inonde mes veines. Je ne bouge pas, je tremble. Ton sexe raide bat la mesure de mon cœur affolé, il vient cogner contre mon dos, mes cuisses...
Tes doigts forcent mon ventre et mes reins, je gémis et m'écoule sur ta main. Tu es à genoux devant moi et tu prends ma bouche. Ta verge va trop loin, je manque de te vomir. Je te l'accorde, ton plaisir, laisse-toi faire... mes yeux te supplient, tu ne veux rien savoir... Tu te recules et tu plonges en moi. Je pousse un cri, tu te méprends, me demande pardon. Non, continue, ne t'arrête pas, n'arrête jamais...
Tu retombes sur le lit, masse molle. Si tu crois que je vais te laisser un répit... Ma main revient à la charge et tu bandes déjà. Je te lèche, je te suce, je te prends entier. Tu me regardes enfin, tu m'embrasses, on se retourne, on se tête-bêche. Ta langue me parcourt, m'inonde, un vrai marécage, du con au cul.
Je te repousse. Tu es bloqué, de nouveau sur le dos, je t'enjambe, grimpe sur toi, t'introduis. Tout de suite, tu es au fond. Nous bougeons, lentement. Mon vagin se contracte, tu gémis. Des vagues de chaleur envahissent mon ventre. Tout bascule. Je crie, mon corps en branle. Tu sors. Je te ramène par un chemin plus étroit. D'un geste, tu t'y refuses, je te pousse de nouveau. Je m'ouvre tout entière pour toi. Tu me dis que tu vas venir.
Je sais.
Ta jouissance est à moi.