Je ne pensais pas manifester mon amour de cette manière là. Mais te voilà à mes pieds, nue, les yeux bandés, les mains entravées derrière ton dos, ta bouche entrouverte, prisonnière de l'attente. Le chatouillis de la moquette, une musique sauvage, constituent tes seuls repères. Tu ne sais pas ce que tu as éveillé en moi.
Mes caresses viennent, tour à tour douces ou rudes. Tu gémis, à peine plus qu'un souffle. Je saisis ta tête, la porte à mon sexe. Je te laisse le droit de me lécher. Ne me prends pas.
Mes doigts sur ta nuque se font plus durs. Pas de suppliques. Ton regard chaviré ne peut plus me faire céder.
"Lèche mes cuisses, mon ventre, remonte - pleuvent mes ordres - saisis l'extrémité, maintenant." Tes lèvres sont douces, ton frémissement est mien.
Je te porte jusqu'au lit, je t'allonge sur le ventre, ma beauté, ma princesse de feu... mes doigts explorent le brasier de ton ventre, ta chaleur infernale... nous avons un sabbat à célébrer, sorcière de mon cœur. Tu t'ouvres comme une orchidée rouge sang. Mon sexe bute contre le tien, s'imprègne de son humidité... mon intrusion brutale t'arrache un cri. Viens, viens vers moi, ma reine, mes mains te rendent honneur, se plaquent sur tes fesses, les claquent... la rougeur les gagne. Ton corps comme un arc électrique ploie sous mes coups. Le carmin nous envahit.
Un cri solde ta jouissance.
Une étincelle.
Le néant.
Reste la nuit, pour que triomphe la tendresse.