Le soleil est un fou
Avant de disparaître
Il aura dessiné
Sur ton corps tant d’attraits,
Le soleil est un fou
Il ne sait pas peut-être
Que pour se souvenir
Il suffit d’un reflet.
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Elle passe
Elle dessine dans l’air
Une ombre si fragile
Si douce et si cruelle
Qu’elle me dévore encore
Que je glisse et me perds
Dans un tendre délire
Où le plaisir se mêle
A d’infinis remords
Elle passe...
Furtive, imaginaire,
Preste et inattendue
Infidèle souvent
Mais si doucement femme
Elle sait dans un mystère
Parfaire ce que j’ai vu:
Se rendre pour un instant
Tendrement désirable.
Mais dans cette folie
Où le passé s’efface
Elle ignore ma vie,
Et passe...
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A ressentir au plus profond de soi
La plénitude et le désir qui blesse
Le revers qui punit, le plaisir qui foudroie
Le feu de nos envies face au peu qu’il nous reste.
A faire saigner encore l’encre de nos amours
A ranimer sans cesse le feu de cette flamme
A l’aube d’une nuit, jusqu’à la fin du jour
Mourir si fort pour les yeux d’une femme.
Et quitter l’âme en peine, sans aucune douleur
Ces désirs impossibles et ces plaisirs maudits
Affublant nos envies de blafardes couleurs
Insultant la froideur, la pâleur et l’ennui.
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Courant d'air
Quand je descends pour prendre un verre
A la terrasse d’un café
Un après midi ordinaire
D’été
Je la vois passer belle et fière
La démarche bien assurée
Son corps sublime fendant l’air
Me plait
Splendide courant d’air qui passe
Et qui rapidement s’enfuit
Je reste collé en terrasse
Et puis mon café refroidit.
Et c’est toujours à la même heure
Que j’attends de la voir paraître
Traverser la place des cœurs
Discrète.
Avec l’envie de s’arrêter
Dans une tasse tremper ses lèvres
Mais le destin bien trop pressé
L’enlève.
Splendide courant d’air qui passe
Et qui rapidement s’enfuit
Je reste collé en terrasse
Et puis mon café refroidit.
J’ai l’impression de voir un ange
Quand je la regarde passer
Il se produit des choses étranges
Dans mes prolifiques pensées
Et bien que pris par le remord
D’ainsi des yeux la dévorer
Je suis sous l’emprise d’un corps
Et je ne peux plus m’en passer.
Splendide courant d’air qui passe
Et qui rapidement s’enfuit
Je reste collé en terrasse
Et puis mon café refroidit.
Alors ne tentez plus de grâce
De me fuir encore un instant
Demain en passant sur la place
Flânez un peu, prenez le temps
Splendide courant d’air qui passe
De vous arrêter près d’ici
Votre visage me pourchasse
Ne fuyez plus, je vous en prie.
Hugo