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Eaux Noires

MessagePosté: 04 Avr 2004, 17:21
de Janus
Tu t'es éloignée des flonflons de la fête par le chemin qui serpente le long de la Seine. Je m'inquiète, tu n'avais pas l'air d'aller bien. Peut-être n'était-ce que la chaleur accablante de ce début d'été ? Nous sommes bien loin de Paris, au-delà de la banlieue même, un lieu calme que nos amis ont choisi pour célébrer leur mariage. Le long d'une clôture de ronces épaisses quelques pavillons lambinent éclairés d'orange par d'épars lampadaires.

Je te retrouve assise sur les premières marches d'un escalier qui descend jusqu'au fleuve. Je me pose à ton côté. Nous restons ainsi un moment, l'un contre l'autre. En face, sur l'autre bord se découpe la silhouette d'un grand hangar mort, détaché clair sur le ciel de la nuit sans lune. Tu parles la première, me dit le trouble qui t'a saisi à la vue des eaux noires qui s'écoulent à nos pieds. Elles se déroulent, plutôt, comme un ruban de mazout opaque. Peu de remous troublent la surface lisse, la lumière comme absorbée par un soleil noir. Impossible de déceler la profondeur des eaux, le fond du fleuve nous reste caché. Tu me regardes, tu dis que, tout à l'heure, tu as eu envie de t'avancer, de sombrer dans les eaux, disparaître totalement. La mort te fait encore peur, de par la possibilité d'une éternité de l'âme. Là, tu espères le néant.
Par égoïsme, je suis sur le point de te crier que tu ne peux pas me laisser, que si je compte encore pour toi tu dois continuer à vivre pour m'aimer et me permettre de me préserver, moi. Mais je me perds aussi dans la contemplation des eaux. Nous y trouvons tous deux une étrange beauté et dans le long silence qui suit, nous communions. La paix et l'ombre nous emprisonnent. Plus tard, la parole nous reviendra, nous saisirons avec des mots ces instants suspendus. Pour l'heure, ils ne servent à rien.

Tu te lèves enfin, brisant là. Nous reprenons le chemin de la fête. Je saisis ta main. Tu me dis que tu as besoin d'uriner, que tu dois le faire tout de suite mais que tu aimerais que je ne te lâche pas. C'est une supplique. Je te donne ce droit. Tu t'accroupis. Je reste debout devant toi, tu te cramponnes, ta main crispée sur la mienne, robe relevée, culotte blanche qui vire au saumon sous l'effet de l'éclairage public. Un mince filet d'eau s'écoule entre tes jambes. Le ruissellement me provoque et ma queue se sent bientôt à l'étroit dans mon pantalon de toile. Je baisse ma braguette, j'extirpe mon sexe bandant, te saisis par les cheveux. Tu réagis par un petit cri de surprise mais ne recule pas quand mon gland touche tes lèvres. Ainsi à ses pieds, après avoir pissé selon le droit qu'il t'avait octroyé, tu suces ton Maître. Tu me prends à pleine bouche, avale ma queue en entier, jusqu'à t'en donner des haut-le-cœur. Le premier instant de surprise passé tu te dévoues à mon plaisir, prête à le pousser à sa conclusion. Nous courrons le risque de nous faire surprendre, à l'illégalité d'accomplir en plein air ce que nous devrions accomplir dans un lit viendrait s'ajouter la honte du regard des invités s'imaginant que nous avons souillé par nos actes ces moments sacrés alors que, de fait, nous leur rendons le plus bel hommage. Debout te dis-je. Conserve ta robe relevée et ta culotte sur tes chaussures, ma belle. Je suis dans ton dos. Penche-toi un peu en avant. Ma queue se lubrifie en frottant contre ta chatte. Qu'est-ce que tu vas faire me demandes-tu ? Sans répondre, je monte d'un cran et pousse. Mon gland force l'anneau de ton cul. Un nouveau cri, plus fort cette fois. Je suis en toi et te possède. Tu m'accordes tout mais ton corps résiste encore. Mes mains écartent tes fesses pour faciliter le passage. Là, je suis à fond. Nous tanguons. Une autre rivière inonde tes cuisses. Mes coups de reins sont puissants, je te brise sans précaution. Je te baise comme si je possédais ta chatte. Tu dois t'appuyer d'une main sur la haie pour éviter de perdre l'équilibre, de l'autre tu te branles avidement. Tes doigts se crispent par saccade et ton sphincter se contracte à la base de mon sexe. Nous sommes pris par le même vertige, la folie des eaux noires. L'orgasme nous secoue en même temps, de longs jets de sperme j'inonde ton cul.

Nous restons un long moment silencieux, debout l'un contre l'autre, retrouvant notre équilibre. Tu te tournes vers moi, nous nous embrassons. Tu me tends la main qui s'était refermée sur la ronce. Les épines ont pénétré dans ta paume, des plaies s'écoule un peu de sang. Je lèche le liquide salé. Tu te loves dans mes bras. J'ai envie de danser avec toi.

Tu me dis, viens, il ne faut pas faire attendre nos amis.