Je m’appelle Florence, je ne suis plus toute jeune, pensez, j’ai quarante-trois ans. Je me suis toujours sentie « entièrement » femme. À de rares exceptions près à la campagne, je suis toujours en jupe ou en robe. Je suis également « bas », jamais « collants ». J’aime mon corps et j’aime le mettre en valeur, mais sans provocation.
Depuis vingt-deux ans, je suis mariée à Patrick … il en a quarante-cinq, lui. Une vie sans histoire … nous avons deux fils, Patrice vingt-deux ans et Jean, dix-sept. Nous formons un couple uni … jamais je n’avais même pensé que je pourrais tromper mon mari … et lui aussi certainement.
Patrick est technicien dans l’informatique, et moi je m’occupe de contentieux dans une société commerciale. Aujourd’hui il est parti en voiture avec nos deux fils dans les Yvelines chez son frère. Je n’ai pas pu les accompagner, car routine annuelle oblige, Noël c’est après-demain soir, je suis « coincée » à cause des arrêtés qu’il faut absolument terminer pour le 31 décembre au plus tard.
Les arrêtés justement, en fait je les ai finalisés hier soir. J’ai fait le maximum, en travaillant très tard pour pouvoir accompagner Patrick aujourd’hui chez son frère. J’allais lui annoncer la bonne nouvelle en rentrant. Et pourtant je n’en ai rien fait. Et comme c’était préalablement convenu il est parti sans moi ce matin. Et moi maintenant, je vais aller rejoindre un homme qui va m’emmener dans son appartement pour me faire l’amour. C’est un collègue, ou plutôt c’est mon chef direct. Il ma séduite avec une infinie patience, en plusieurs mois d'approches et de cour. Hier soir je suis allée lui annoncer que j’en avais enfin terminé. J’étais exténuée, mais ça en valait la peine car le lendemain j’allais être libre. Mon chef m’a proposé de me raccompagner en voiture. J’ai accepté son offre avec plaisir car les métros sont rares le soir, et fatiguée comme j’étais …
Nous sommes descendus au parking ; il m’a ouvert la portière droite et s’est assuré que j’étais bien installée. Le fait de me retrouver assise dans sa grosse et confortable berline m’a fait un bien énorme et ma tension a alors chuté, une décompression immédiate. Il s’est assis derrière le volant, n’a pas mis en route tout de suite : comme moi il semblait apprécier une certaine détente. Nous avons discuté quelque peu dans ce parking désert dans lequel sa voiture, qu’il avait garée en marche arrière entre deux murs, s’apparentait à une espèce de salon privé où je me sentais bien, à la fin de cette terrible journée de travail.
À un certain moment, il s’est tourné un peu vers moi et a posé par commodité son bras droit sur le dossier de mon siège. C’est certes un homme « assez tactile », mais il ne me touchait pas. Pas encore. Peu après, par mégarde, il a posé sa main gauche sur mon genou. Nous avons continué à badiner, à parler de choses et autres, de Noël qui approchait. Je me sentais bien assise là. Et sans me l’avouer franchement, j’attendais ses caresses : quand il venait dans mon bureau pour une raison où une autre, il me caressait discrètement les épaules … alors ici, isolés dans sa voiture … Il s’est enfin décidé : il m’a effleuré doucement le haut du bras, puis sa main a glissé lentement vers mon omoplate, avant d’aller me câliner le cou. C’était très agréable, apaisant, et j’appréciais énormément : j’avais un tel besoin de laisser tomber mon stress après cette longue et fatigante journée de travail ...
Il m’a ensuite caressé délicatement genou. Je me suis abandonnée à son emprise et j’ai accepté de flirter avec lui. Il avait remonté sa main droite sur ma joue qu’il flattait maintenant, il en usa pour tourner fermement ma tête vers la sienne, ses lèvres frôlèrent les miennes, il les lécha, insinua sa langue dans ma bouche qui s’était entrouverte, et nous nous embrassâmes, longuement, intensément. Oh que j’aimais ces baisers-là ! Il m’a alors caressé furtivement les seins à travers robe et soutien-gorge. Comme je me sentais femme !
Enfin il passa la main sur mes cuisses par dessus mes bas et ma robe, puis sous celle-ci. Entre les jambes enfin. Il releva franchement ma robe pour les écarter … je ne me suis pas rebellée, je l’ai aidé même. Il m’a caressée alors intimement à travers mon slip. J’étais toute excitée ! Involontairement, je me suis laissé glisser vers le bout du siège pour lui faciliter la tâche. « Enlève ta culotte ! ». Je le fis tout naturellement avant de me repositionner comme auparavant, au bord du siège, la robe relevée plus encore, et les cuisses ouvertes au maximum. Il a repris ses caresses. J’étais toute attente … Il allait me sauter. Comment allait-il opérer ? Sur le siège arrière ? Ou allait-il s’asseoir sur le siège droit et me prendre sur ses genoux ? Ou autrement ? A-t-il des préservatifs au moins ? On ne peut pas faire l’amour comme ça sans préservatifs ! Évidemment, moi je n’en avais pas. Je suis une femme fidèle, je n’en emmène pas dans mon sac.
Il a ouvert son pantalon, a sorti son sexe et a posé ma main dessus. « Prends-le ! ». Bien entendu je l’ai saisi et l’ai caressé. Manifestement il n’avait pas non plus de préservatifs. Dommage ! Et ce serait à moi de le soulager « autrement ». Tant pis pour moi. J’aurais pu le prendre en bouche … mais là, avec le volant. Alors je l’ai caressé : il me prendra une autre fois … J’étais évidemment déçue … avec mon sexe ouvert et détrempé mais délaissé. Il « me laissait en plan » … mais bonne fille, j’allais quand même le « soulager » : je l’ai masturbé … il grognait de plaisir … tout en me décoiffant nerveusement. Il a joui dans ma main … et sur son pantalon. Il était satisfait. Quant à ma satisfaction à moi … ce n’était pas son problème. Il s’est saisi de ma culotte que j’avais posée sur le siège, derrière moi, et la glissa dans sa poche en me disant : « Je la conserve ». La plaisir de la femme à ses côtés ne le concernait plus … et il emportait un trophée. J’ai ôté le sperme qui maculait ma main comme j’ai pu avec un kleenex, tandis que lui, après avoir refermé son pantalon, satisfait, mettait tout naturellement son moteur en marche. J’ai dû lui dire :
- Monsieur Ravinel, pouvez-vous attendre un instant, que je me recoiffe.
- Bien entendu Florence, excuse-moi.
J’ai fait au plus vite car il était impatient. Il m’a ramenée jusqu’en bas de chez moi.
- Demain Florence tu aurais dû travailler … passe donc au bureau en début d’après-midi, je t’attendrai dans le parking … je t’emmènerai chez moi et je te ferai l’amour. Tu verras, ce sera bien. À quatorze heures, OK ?
Et j’ai accepté avec plaisir : il m’avait laissée « en plan », il fallait qu’il « termine le travail ». Évidemment j’étais déçue … j’avais été prête à me donner à lui, mon sexe tout accueil l’attendait, mon sexe qu’il n’avait pas pris, qu’il avait méprisé … Il avait préféré jouir dans ma main. Étrange homme … qui excite une femme à la rendre folle dans sa voiture, et qui n’a même pas de préservatifs. Cet homme qui m’a laissée « sur le bord de la route », mais pas sans m’avoir demandé « une gâterie ». Mais demain il va « réparer », sûr. Il va être mon amant. Je le veux. Il va me faire l’amour. Et après, m’invitera-t-il souvent chez lui ?
Étrange homme … qui après s’être servi de moi, me renvoie à mon mari nue et toute trempée sous ma robe ! Je le quitte, je me dirige vers la porte de mon immeuble. Je ne suis pas très à l’aise. D’abord parce que je suis nue sous ma robe … mais là n’est pas vraiment le problème, le problème est que je suis toute liquide … et ça, ça me gêne pour marcher. Il n’y a personne dans la rue, heureusement … sans quoi les passants devineraient-ils ? Je risquerais de rougir en plus !
Je rentre. J’avais prévu que, tout sourire malgré ma fatigue, j’allais dire à Patrick : « Demain je suis libre, je pars avec vous ». Mais non, je ne dirai rien, et demain ils partiront sans moi, tandis que j’irai me donner à un homme. Un homme qui est laid, qui est « un vieux-beau », qui n’a pas été très correct avec moi ce soir … mais un homme qui m’a séduite, à qui je veux me donner, à qui je ne peux pas ne pas me donner. Je vais donc faire comme si je devais retourner au travail, et Patrick partira seul avec les enfants.
En fait je n’avais pas honte de moi en rentrant quand Patrick m’a embrassée en me souhaitant la bienvenue. J’avais juste un peu peur qu’il ne lui vînt l’idée de caresser mon intimité. À la fois peur et envie. Il ne le fit pas. S’il l’avait fait cela aurait sans doute changé les choses. Peut-être je lui aurais avoué … sans doute je lui aurais avoué … ne pas avoir de culotte, à la rigueur j’aurais pu l’expliquer … mais le sexe inondé … J’aurais dû avouer … je me serais repentie … J’aurais imploré son pardon … et puis d’abord, avais-je vraiment fauté … je n’avais pas été infidèle en fait … le sperme, bien sûr que mes mains devaient sentir le sperme … mais cet homme ne m’avait pas prise … seulement parce qu’il n’avait pas de préservatifs en fait … sans quoi …. Mais Patrick n’a pas passé la main sous ma robe comme il le fait parfois. Demain je deviendrai donc la maîtresse de Monsieur Ravinel.
Je suis passée immédiatement dans la salle de bains et j’ai fait une toilette intime soignée ; je me suis également bien lavé les mains, c’est que l’odeur du sperme c’est tenace. Je suis passée dans la chambre, et j’ai mis une culotte neuve. Il ne s’était rien passé ce soir … puisque Patrick n’avait pas passé la main sous ma robe quand je suis rentrée. Et quand bien même il le ferait maintenant, tout est « réparé ».
Patrick avait mis la table et m’attendait : nous avons dîné à deux, en amoureux : les fils étaient déjà couchés. Nous sommes vite allés au lit. Nous avons fait l’amour comme des fous … c’est que j’avais besoin de compensations … et comme mon mari est un parfait amant … Un parfait amant … j’aime faire l’amour avec lui, certes … mais je n’ai aucun élément de comparaison car pour quelques heures encore, il est le seul homme de ma vie.
Ma vie qui a basculé hier soir. Et parce qu’il n’a pas passé la main sous ma robe, je suis là à rêver comme une adolescente qui découvre ses premiers frissons. Mais pourquoi n’a-t-il pas hier soir, comme il le fait parfois, passé la main sous ma robe ? Moi qui aime tant qu’il le fasse. Je lui ai toujours été fidèle, mais maintenant je vais le tromper, sans esprit de vengeance, juste parce que j’ai tout à coup furieusement envie d’être prise par cet homme qui pourrait être mon père. Jusqu’ici ma morale avait toujours eu le dessus sur mes pulsions femelles, mais aujourd’hui les barrières s’effondrent comme un château de sable battu par l’implacable ressac.
Patrick et nos fils sont partis de bonne heure. Et avant de se lever, il m’a encore fait merveilleusement l’amour. Mais ça n’a rien changé. Monsieur Ravinel m’a laissée « sur ma faim ». Et même si mon mari m’a procuré depuis deux longues séries d’orgasmes intenses, sitôt la porte refermée j’ai senti l’excitation monter en moi et me submerger. Jamais je n’avais vraiment rêvé de sentir un autre sexe d’homme que celui de Patrick en moi … et maintenant je l’attends celui dont j’ai été frustrée hier soir. Je l’attends, je le veux, j’en suis malade, il me le faut. Et je vais devoir attendre encore des heures : à quatorze heures, il m’a dit.
Je me prépare. Je viens de prendre un bain. Très chaud pour me détendre. Tout mon corps était à fleur de peau quand je me suis abandonnée à cette chaleur à la limite du supportable et à l’odeur du parfum exhalée par « ce bain moussant ». Des idées toutes plus crues les unes que les autres me sont venues à l’esprit. J’imaginais les mains de mon amant sur mon corps, sur mes seins, sur mon sexe, je l’imaginais me pénétrer … et mes mains jouaient à répéter les gestes qui allaient être les siens sur mon corps. Et je me suis donné vraiment du plaisir … avec mes mains que j’imaginais siennes. Il n’est pas vraiment mon amant, pas encore … mais il va l’être … et mes doigts ont simulé de longues minutes son sexe qui prenait possession du mien.
Je me suis lavée comme peut-être jamais je ne l’ai fait. Puis sortie du bain, j’ai joué « les perfectionnistes », je me suis shampouiné le sexe, ointe d’huile parfumée, caressé et recaressé le corps, ce corps tellement encore désirable d’une femme de quarante-trois ans, ce corps qui excite toujours mon mari, mais qui aujourd’hui excite mon amant en devenir, ce corps dont il va prendre possession, que je vais lui offrir. J’ai brossé mes cheveux longuement et avec grand soin … j’ai minutieusement séché en la peignant ma toison intime au sèche-cheveux, en m’amusant de ses poils rebelles qui rechignaient à s’aligner comme je l’aurais voulu. J’en ai également supprimé quelques uns qui me semblaient disgracieux … Mon corps est prêt maintenant. Me reste à l’habiller.
Depuis environ six mois, cet homme est mon nouveau chef. Pas jeune du tout … pourquoi n’est-il pas à la retraite à son âge ? Pas grand mais bien enveloppé, « une boule » ; à demi-dégarni, des pattes épaisses qui lui descendent sur les joues, une grosse moustache, le tout « teinté » » de noir. Pas discret du tout avec ses grosses bagues et ses cravates voyantes. Le genre vieux-beau en fait, le type d’homme qui me déplaît souverainement, et qui m’a déplu d’entrée quand on me l’a présenté. Un homme qui « n’a rien pour lui » … et à qui pourtant je vais me donner.
Un gars tellement déplaisant que je ne pouvais m’empêcher, chaque fois que je le voyais de me dire : « si je cherchais un amant, je le voudrais nettement plus jeune que moi, sportif, svelte, décontracté, imberbe, avec une coiffure « normale » ou alors chauve ou tondu … mais surtout pas avec le cheveu qui ne sait pas s’il est fourni ou rare, cette espèce de brouillon de chevelure. Et surtout un homme discret, sans bagouses et habillé de manière neutre. En fait c’est à cause de son allure qui m’apparaissait tellement déplaisante, que je me suis laissée aller à fantasmer sur un amant « potentiel » … qui tout compte fait devrait être plus jeune que moi, une envie de femme qui a basculé dans la quarantaine, que de séduire un homme qui a dix, voire vingt ans de moins qu’elle … pourquoi pas l’âge de mon fils aîné ? Moi qui n’avais jamais songé pouvoir tromper Patrick, à cause de « ce monstre », je me suis mise à rêver de « l’amant idéal ». Et c’est lui, « le monstre », qui « ramasse la mise ».
Comme il est mon chef, j’ai des comptes à lui rendre. Contrainte, au début je lui demandais donc une entrevue de temps à autre. Manifestement je lui plaisais ; assez rapidement il a abandonné sa place derrière son bureau pour venir s’installer face à moi sur la table où je posais mes dossiers. Il avait son horrible visage rougeaud et boursouflé à moins d’un mètre du mien. Rapidement ses genoux ont frôlé les miens ; discrètement je les ai reculés. Puis il s’est montré plus « insistant » et s’est mis à enserrer mes jambes dans les siennes. J’étais gênée ; mais que faire ? Un scandale ? Et puis je dois être honnête, ce n’était pas si déplaisant en fait ce contact masculin … même si l’homme était grotesque. Il s’est mis rapidement à me tutoyer :
- Tiens Florence, prenons un petit moment de détente, allez, je t’offre un café.
Et notre homme de se lever. Que pouvais-je faire ? Lui dire :
- Allez-y Monsieur Ravinel ; en vous attendant, je vais jeter un œil sur mes dossiers.
Non bien sûr, je me suis levée ; il a posé furtivement sa main sur mon épaule avant d’ouvrir la porte. Devant la machine à café il m’a parlé un peu de lui ; j’ai appris qu’il vivait seul, etc …
Quelques temps plus tard, il a changé de tactique ; une fois que je lui demandais une entrevue, il m’a répondu :
- Écoute Florence, je n’ai pas le temps pour le moment, mais dès que je peux, je te fais signe.
Son « signe » ? Il est venu le faire dans mon bureau :
- Florence, excuse-moi de t’avoir fait attendre … bon, je n’ai pas beaucoup de temps malheureusement, mais montre-moi les problèmes.
Et lui de venir s’installer derrière moi, et de se pencher vers les dossiers que je lui présentais. « Pour mieux voir », il posa sa main sur mon épaule … et je sentais son souffle sur ma nuque. Et je l’avoue, je n’ai pas trouvé ça si désagréable ce souffle d’homme dans mon cou, ni sa main sur mon épaule … aucun des deux en fait. Même de la part d’un homme aussi « vieux-beau ». Patiemment il a tissé sa toile. Il avait dû comprendre qu’il n’était pas mon genre, mais c’est un obstiné, et il savait ce qu’il voulait. Jamais il n’a franchi la ligne rouge, juste ses mains sur mes épaules, son souffle dans mon cou, son œil que je sentais sur mon décolleté, son regard insistant sur mes jambes. Parfois il me frôlait la taille, mais jamais il ne posa les pattes sur mes seins. Il a eu la patience de l’araignée … et hier soir je suis tombée dans sa toile … et aujourd’hui, il aura sa récompense, il va me « gober » … ou plutôt je vais m’offrir à lui. Moi qui rêvais d’un beau jeune homme …
Dans ma chambre, pendant que j’enfilais mes sous vêtements Patrick m’a appelée. J’ai été troublée de l’entendre. C’est que je l’avais oublié Patrick … aussi je me sentie en faute. Et j’ai eu l’impression que ma voix me trahissait, mais ce n’était qu’une illusion causée par ma mauvaise conscience, et lui ne remarqua rien bien entendu. J’allais aller me donner à un homme, alors qu’avait-il donc à m’appeler en ce moment ? Agaçant !
- Tu sais Florence, nous allons dîner chez mon frère ce soir ; nous rentrerons donc tard. Tu t’es un peu reposée ?
J’ai immédiatement pensé : « chouette, ça me laisse plus de temps … ».
- Oui, oui, Patrick, pas de problème.
- Tu repars quand ?
- En début d’après-midi.
- À ce soir ma Florence, je t’embrasse. Si tu es fatiguée couche-toi … je te rejoindrai … pour te réveiller et te faire l’amour ; Tu veux, dis. Je t’aime.
- Bien sûr que je veux. Je t’aime.
Je me suis assise sur le lit, le souffle court l’estomac noué. Je me suis regardée dans le miroir, j’ai alors eu honte de me voir habillée pour un autre. Il m’aime Patrick, et en rentrant il me fera l’amour … et ce sera magnifique comme toujours. Et pourtant, quand il me fera l’amour ce soir, je l’aurai trompé, je me serai donnée à l’autre. Machinalement, j’ai enfilé mes bas noirs et les ai délicatement ajustés sur mes cuisses. Un soutien-gorge très « ajusté », recouvert d’un pull collant écru, le tout sur une jupe tout ce qu’il y a de plus mini. Ah encore un long collier. Comme je vais le faire bander mon vieux-beau ! Comme il va me fouiller de son gros sexe ! Comme il va me faire jouir !
Je respire plus tranquillement à présent. Treize heures trente, il faut que j’y aille. Je glisse dans mon sac la boîte de préservatifs que j’avais cachée … pour le cas où un jour je prendrais un amant. Je mets mon manteau et je quitte l’appartement.
Dans la rue, j’essaie de penser à autre chose, je prends le métro, j’ai l’impression que cet homme qui me regarde sait ce que je m’apprête à faire, je baisse les yeux.
Je sors du métro, j’arrive à l’immeuble. Je sonne, on m’ouvre, je passe la porte cochère et descends vers le parking. Et s’il n’était pas là ? Cette éventualité m’apaise un peu : peut-être que je ne vais pas devenir une femme adultère ? Et je le vois venir à ma rencontre dans ce parking désert, nos regards se croisent, je suis rouge comme une pivoine. Il s’avance vers moi, m’embrasse sur les joues :
- Bonjour Florence, tu es magnifique.
Je suis très mal à l’aise, j’ai envie de partir en courant … seule ou avec lui, mais surtout de quitter ce lieu sinistre. Je le regarde, il est en costume gris, chemise bleue et cravate jaune-poussin, bien voyante, posée sur son ventre rebondi. Pas très discret comme d’habitude … Et toutes ses bagouses ! Je sens également son regard de maquignon qui me dissèque entièrement, en particulier les seins et les jambes : il évalue, soupèse la nénette qu’il va « se taper ». Je vais me donner à lui, j’ai honte … vraiment le dernier que je voudrais prendre pour amant, j’ai honte de ça aussi. Mais je le veux tout de même. Je serre les cuisses mais cela n’empêche pas le désir de s’installer dans mon ventre. Il me saisit par la taille, il me guide vers sa voiture. Je me détache :
- Monsieur Ravinel, si jamais quelqu’un de l’entreprise …
- Il n’y a personne, c’est samedi … mais tu dois avoir raison. On y va Florence ?
- Oui.
Il part à grand pas, et perchée sur mes talons, je le suis difficilement. Arrivés à sa voiture, il pose la main sur mon épaule, ouvre la portière droite et me fait asseoir. Il ne s’assure plus, comme hier soir que je suis bien installée … à quoi bon, « l’affaire est dans le sac » maintenant !
Il démarre immédiatement et met de la musique. Au fur et à mesure que nous roulons mes angoisses s’éloignent, je me sens plus tranquille dans ma tête, mais toujours le ventre noué de désir. Je le veux de plus en plus !
- J’ai beaucoup pensé à toi depuis hier soir, Florence.
Je ne peux m’empêcher de l’imaginer se caressant avec ma culotte.
- J’ai beaucoup pensé à vous aussi Monsieur Ravinel.
Je me rends compte que mon souffle est court. Il pose la main sur ma cuisse (pratiques les boîtes automatiques) :
- Nous allons chez moi ?
Je respire profondément, ferme les yeux :
- Oui.
Il ne dit rien mais sa main presse plus fermement ma cuisse et la caresse jusqu’à mon genou puis remonte sous ma jupe jusqu’en haut de mes bas, il pousse un râle en sentant la peau nue au dessus, il remonte encore en tentant d’écarter mes jambes, mais ma main le repousse. Il réajuste ma jupe :
- Pardon Florence, tu sais j’ai tellement envie de toi.
Il est resté sage le reste du trajet. Enfin nous entrons dans son garage souterrain, il se gare, éteint les phares, silence. Il me dit « viens ». Nous descendons de la voiture, il me prend par le bras, nous sortons du parking, il appelle l’ascenseur il s’approche de moi et me prend dans ses bras, ses lèvres cherchent ma bouche et je la lui donne ; il m’embrasse goulûment en gémissant et en me serrant très fort contre son ventre. J’aime, et j’entoure son cou de mes bras, et me serre très fort contre lui.
L’ascenseur arrive, vide. Nous entrons, les portes se ferment et il me serre de nouveau contre lui en m’embrassant et en glissant ses mains sur mes fesses qu’il caresse fermement. J’adore ! À nouveau j’entoure son cou de mes bras, et me serre contre lui. Je sens son énorme ventre contre le mien, qui lui est tout plat, ainsi que son torse contre mes seins. Je le veux !