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Michèle 17 (Béatrice-Amélie)

MessagePosté: 20 Mai 2009, 20:45
de tentation
Sitôt arrivé dans la rue, il décida de revenir à la maison : et s’il la trouvait sa blondasse, et qu’il la ramenait chez lui ? Il fallait donc qu’il « répare son lit » d’abord. Comment pourrait-il ramener une minette dans ce chantier ? Certes elle pourrait l’inviter chez elle ; ils pourraient aller à l’hôtel … mais il se pourrait aussi qu’il ait à la ramener chez lui. Il fit donc un peu de ménage. Et puis l’heure n’était pas vraiment appropriée pour la drague.

Enfin, le soir venu, il sortit ; il rejoignit la Seine. Il hésita entre la descendre ou la remonter. Il décida de prendre la direction du quartier latin. Il aperçut bien quelques filles qui lui semblaient « disponibles » pour une aventure, parfois seules comme cette grande brune … mais après Michèle, il avait envie d’une blonde. Pour une fois ! Et plutôt petite. Un peu plus loin une autre fille, seule elle aussi, lui plut bien. Une brune encore. Mais il se laissa le temps du choix … il allait voir. Peut-être une plus belle encore allait se présenter ? Mais il n’allait pas perdre celle-ci de vue ... Il la mettait en réserve en quelque sorte. Il en aperçut d’autres, la plupart par deux. Mais lui était seul. Un peu plus loin un groupe de trois. Ce n’est pas que cela le gênait d’en draguer deux ou trois à la fois ; ça lui permettrait de les mettre en compétition et d’élargir son choix. Il trouva cela amusant d’obliger chacune d’elles à se montrer plus séductrice que sa (ses) copine(s). Et puis peut-être pourrait-il en ramener (au moins) deux chez lui ? Ou se faire inviter par deux (ou trois) à la fois ? Ce serait pas mal de se faire (au moins) deux copines d’un coup ! L’expérience (avec deux) il la connaissait … mais chaque fois il en avait d’abord connu une, puis une autre présente un jour, plus ou moins par hasard … et les choses avaient été ce qu’elles devaient être dans ce cas-là. Une paire, oui ça l’emballait.

C’est décidé, il allait revenir à la rencontre de ces deux qui avaient soutenu son regard peu de temps auparavant ; il allait les ramener à la maison ces deux filles inconnues ; il allait les « entreprendre » de concert : les caresser, les embrasser, les déshabiller, enfin les baiser toutes les deux. Il allait en allumer une, puis l’autre, revenir à la première, ne jamais en abandonner vraiment aucune d’elles, toujours les tenir toutes deux disponibles, en compétition ; il passerait de l’une à l’autre, il allait « tester » sur la seconde ce qui avait bien « fonctionné » sur la première, créer le suspense entre elles : qu’aucune ne puisse jamais se sentir la préférée, que l’une et l’autre aient toujours l’angoisse de ne pas être l’élue, d’être rejetée. Les préparer simultanément, les dévêtir doucement, l’une comme l’autre, sans jamais qu’aucune ne puisse se sentir la préférée. Il les butinerait en même temps, sa bouche passant du sexe de l’une à celui de l’autre. Deux filles haletantes, qui sauraient que toutes deux allaient être prises, mais qui voudraient chacune être l’élue, la première.

Il faudra à un moment qu’il se décide, qu’il en pénètre une, mais sans abandonner l’autre : la queue dans la première, mais la main sur le sexe de la seconde, ou mieux encore, la bouche sur son sexe ; pour cela il lui faudra d’abord l‘avoir « positionnée » convenablement, mine de rien, avant de s’introduire dans sa copine ; il devra jouer les stratèges ! Et puis si ça marche vraiment bien, et si la deuxième ne joue pas « sa mijorée », il se glissera de l’une dans l’autre, bien protégé par son préservatif ; après tout, si elles se connaissent bien … et qu’elles ne craignent pas que via l’homme, la maladie éventuelle de l’une ne contamine l’autre ... Ce serait vraiment super ! Jusqu’au bout il ne saura pas lui-même dans laquelle « il allait décharger » … Et quel suspense pour elles : le fait d’avoir été pénétrée la première ne signifierait pour aucune qu’elle serait celle qu’il allait « ensemencer » … enfin si on peut le dire à cause du préservatif. Oui, génial ! Mais il lui faudra mémoriser, car au deuxième tour, c’est l’autre qu’il devra pénétrer la première. Obligatoire ! Et pour « la décharge », ce sera également celle qui n’en aura pas bénéficié auparavant. Et s’il y a un (probable) troisième tour … alors là, liberté complète, le hasard pur, comme au premier. Une sorte de belle ... comme le troisième set au tennis.

Ok, il allait revenir sur ces deux qu’il avait aperçues en dernier, et avec qui il y avait eu échange de regards prometteurs. Il revint sur ses pas … Mais elles avaient disparu. Il en fut un peu marri. Il décida alors que ce serait celle qui était seule, et qui semblait l’attendre, celle qu’il avait mise « en réserve », là-bas, pas trop loin, mais pas trop près quand même. Il allait « fondre » sur elle, la rejoindre. Elle n’était plus qu’à cent mètres. Décidé, ce serait elle. Mais elle partit inopinément dans une rue transversale ; il la suivit en s’en approchant doucement. Mais alors qu’il allait la rattraper, elle monta dans sa voiture et disparut. Sans doute qu’il avait trop attendu, et que découragée …

Aussi il décida de se rendre au Connétable, un établissement sélect où il trouverait des filles friquées, peut-être pas des plus agréables, mais en général « bien élevées ». Il danserait, des valses, d’autres danses classiques, des danses qui permettaient de « tenir » la demoiselle ; il pourrait également y déguster des amuse-gueule. Et il jetterait son dévolu sur une, et ils partiraient ensemble. Il allait baiser une bourge, ou une aristo ! En tout cas une fille à fric, bien élevée, mais sans mec pour la sauter cette nuit-là.

Il arriva au vestiaire en même temps qu’une de ses connaissances, qu’il avait rencontrée à l’université. Oh pas la fille à draguer ; une fille au caractère plutôt désagréable, bourrée de principes, une « ci-devant » méprisante, au physique ingrat pour compléter le tout, Chantal-Eugénie de … il ne se rappelait plus. Pas une fille qui suivrait un mec chez lui … Mais dans le zoo humain, elle était un spécimen vraiment curieux, exceptionnel, comme on n’en rencontre jamais. Ils se saluèrent … et en le vouvoyant , la demoiselle ne tutoie pas.
- Ah Louis, quelle surprise ! Vous venez souvent ici ?
- À vrai dire non. Un pur hasard.
- Et vous êtes seul ? Je suis ici avec mon fiancé et une amie ; voulez-vous vous joindre à nous ? Vous pourriez être le cavalier de mon amie.
- Voui …
- Charles-Edouard, Béatrice-Amélie, je vous présente Louis Demontel, des Etablissements Demontel, un bel héritier de « la France marchande », mais aussi un étudiant brillant … un peu dragueur peut-être … mais soyez certains qu’avec nous il saura se conduire en gentilhomme.
Louis, je vous présente mon fiancé Charles-Edouard, vicomte de Précorie de Rehaussy, fils aîné du Comte éponyme. Vieille noblesse de Guyenne. Entre nous vous pouvez l’appeler simplement « Monsieur le Vicomte ».
- Enchanté, Monsieur le Vicomte.
- Enchanté Louis.
- Je vous présente également mon amie Béatrice-Amélie de Géretta de Hauteclarée ; nous avons fait toutes nos études ensemble. Vous verrez, elle est très sympathique. Si vous le voulez bien, vous la ferez danser, elle danse bien et elle aime ça. OK ?
- Enchanté Béatrice-Amélie ; je peux vous appeler Béatrice-Amélie ?
- Bien entendu Louis ; enchantée également.

Un majordome, droit comme un « I » les amena à la table réservée par les « ci-devant ». Ces dames choisirent une boisson non alcoolisée, tandis que les hommes commandèrent un Scotch pur malt, 25 ans d’âge. Monsieur le Vicomte annonça que c’était lui qui invitait. Chantal-Eugénie remercia et dit à Louis qu’il serait de bon ton d’accepter l’invitation. Elle lui parla de ses fiançailles, qu’on allait fêter dans six semaines au Château de son père, dans le Quercy. Le mariage aurait lieu dans quinze mois. Pour le moment, le Vicomte et elle apprenaient à se connaître : ils ne s’étaient croisés que deux ou trois fois auparavant, avant que leurs familles ne prissent la décision, il y a un mois, de les marier.

Le Vicomte invita sa fiancée, en s’inclinant devant elle, à prendre part à la valse qu’on annonçait. Louis fit de même avec Béatrice-Amélie. Elle était très belle et dansait merveilleusement bien la valse, et lui la mena avec maestria ; ils ont tous deux apprécié. En fait, elle lui plut énormément … et ce fut réciproque lui sembla-t-il. Et Chantal-Eugénie a immédiatement compris le plaisir que son amie et Louis avaient partagé. Aussi « son côté Vieille-France » fit qu’elle se sentit obligée de rappeler les conventions.

- J’espère Louis que vous saurez vous montrer à la hauteur avec Béatrice-Amélie. Vous avez compris que ce n’est pas une damoiselle qu’on peut tenter de séduire. Elle appartient à une des meilleures familles de notre noblesse de province, la dernière des cinq filles d’une famille de sept enfants. Elle a été éduquée dans nos traditions ancestrales les plus strictes. Et comme toutes les demoiselles de notre société, elle attendra que ses parents la fiancent, ce qui se produira dans quelques années. Seules les deux aînées sont mariées pour l’instant, et son tour viendra en dernier. Et comme nous toutes, elle sauvegardera dignement sa virginité jusqu’au grand jour : elle arrivera comme il se doit, pure dans le lit conjugal. Dispensez-vous donc de lui faire la cour, respectez-la. Faites-la danser en gentilhomme. OK ?
- OK évidemment. Soyez assurée Mademoiselle Béatrice-Amélie de mon profond respect à votre égard.

Ils discutèrent, ils dansèrent, ils burent tous modérément des boissons non alcoolisées. Assez vite Louis comprit que quand la danse le permettait, Béatrice-Amélie appréciait d’être serrée contre lui. Par ailleurs il observa que le Vicomte ne se permettait aucune familiarité avec sa fiancée. La danse semblait pour eux deux n’être qu’un devoir … pour se conformer à l’étiquette. Aucun plaisir d’être ensemble ne se faisait jour chez aucun des deux. Aussi pour ne pas éveiller les soupçons de Chantal-Eugénie, il amenait chaque fois sa cavalière au plus loin d’eux ; il la regardait dans les yeux … lorsqu’elle oubliait de les baisser pudiquement … comme une jeune fille de bonne famille se doit de le faire. Sous la table, « par inadvertance », exprès il pressa son genou contre le sien ; elle ne le retira pas. Un slow suivit. Il la saisit fermement ; elle se laissa mener, joue contre joue. Manifestement, eux deux prenaient plaisir à être ensemble, à se toucher. À la fin de la danse, alors qu’il n’avait pas encore relâché sa main, il lui dit :
- Comme tu es belle Béatrice-Amélie !
- Allons Louis, vous savez que dans notre société, mari et femme se vouvoient ! Soyez gentil … vous avez promis à Chantal-Eugénie ... ne vous montrez pas familier.
- J’ai promis à Chantal-Eugénie certes, mais pas à toi, admets-le. Et puis tu me parles de mari et femme alors que nous ne sommes pas mariés Béatrice-Amélie … et tu sais bien que tes parents ne m’accorderont jamais ta main ... rien ne nous contraint donc au vouvoiement. Y tiens-tu vraiment, toi ?
- …

Revenus à table, elle accepta de nouveau son genou contre le sien. Les danses se suivaient ; les fiancés apprenaient à se connaître ; Louis et Béatrice-Amélie continuaient à prendre plaisir l’un avec l’autre ... en toute simplicité. Prendre plaisir, une idée que « les fiancés guindés » ne pouvaient imaginer entre eux. Comme si à part « la race », rien ne les unissait. Et ils allaient passer leur vie ensemble ! Parce que les traditions l’exigeaient. Monsieur le Vicomte aurait « ses distractions », probablement quelques maîtresses de cœur, à qui vraisemblablement il offrirait, par noblesse d’âme, un certain nombre de bâtards ... dont il ne se soucierait pas. Chantal-Eugénie se résoudrait après avoir assuré consciencieusement la descendance de « leurs lignées », à avoir quelques amants ; sans doute par dépit, éventuellement par plaisir. Peut-être, pour se prouver qu’elle existe réellement, s’autorisera-t-elle à se faire engrosser par l‘un d’eux ? Un petit dernier, histoire de « renouveler le sang » !

Chaque fois qu’ils pouvaient discuter, plutôt flirter, Béatrice-Amélie et Louis s’y adonnaient. Il la tutoyait … et elle semblait avoir renoncé à vouloir lui imposer le vouvoiement. Il avait compris qu’il pouvait se permettre cette familiarité en tête à tête, mais bien entendu il ne se le permettait pas lorsqu’ils étaient quatre. À un moment alors que souriante, bien serrée par son cavalier, elle lui paraissait conquise :
- Béatrice-Amélie, je te veux.
- Eh là, Monsieur, restez correct … vous l’avez promis.
- À Chantal-Eugénie certes. Voudrais-tu vraiment que je tienne de telles promesses soi-disant faites à une autre … ou me préfères-tu « naturel » ? Tu es belle, et je me sens bien avec toi … et je pense que tu ne me considères pas vraiment comme un être incorrect. Pourquoi ne te dirais-je pas que je te trouve belle ?
- Bien sûr Louis que je vous prends pour quelqu’un de bien … mais la bienséance ...
- La bienséance m’oblige à être hypocrite ? ... et à ne pas te dire que je te trouve belle, et que tu me plais … et que j’ai envie de faire l’amour avec toi ?
- Vous êtes très sympathique Louis, mais … déjà que vous me tutoyez … et que je vous laisse faire … Je n’aurais pas dû permettre cela, j’aurais dû immédiatement vous quitter et retourner à la table, puisque vous refusez de vous conduire correctement …
- Et me prier de repartir … vous le voulez ?
- Non, mais restez correct !
- Je le suis. Et au lieu de me dire que … la bienséance … dis-moi que ce que je vous dis vous déplaît, et je pars.
- Non, je ne veux pas que vous partiez … mais soyez correct. Vous savez bien que je ne peux pas accepter ce que vous me dites … que je suis belle … et encore moins que vous voulez faire … avec moi …
- Tu es belle, et je te veux Béatrice-Amélie. Tu es belle et tu le sais. Je ne peux pas te dire que tu es un boudin … puisque tu es belle. Tu es belle, et j’ai envie de toi. Ce n’est pas évident crois-moi de trouver une femme qui vous plaise … Crois-tu que je pourrais dire à Chantal-Eugénie ce que je te dis ?
- Vous savez bien que ce n’est pas correct … je ne peux accepter cela … je dois me marier vierge … quand mes parents le décideront … et même si je sais bien que vous allez me respecter, je ne peux accepter vos paroles. Vous comprenez.
- Que non !

Ils rejoignirent la table. Il appuya fortement son genou contre le sien ; elle ne se déroba pas. « Par inadvertance » il laissa tomber un amuse-gueule … la preuve d’une mauvaise éducation. Il se baissa pour le ramasser … et lui caressa la jambe et la cuisse. Aucune dérobade. Il lui sembla même avoir détecté un tressaillement chez elle. Elle est mûre « la ci-devant » pensa-t-il. Je ne me suis jamais fait une « ci-devant ». Et elle est vierge en plus. Une vierge de 19-20 ans … on n’en trouve plus guerre de nos jours. À un moment il y eut un slow … ils purent reprendre leur conversation :
- Ah comme tu es belle Béatrice-Amélie ! Comme tu me plais. Comme je suis ravi de te tenir dans mes bras … comme tu es ravie également que je le fasse ...
- N’exagérez-pas Louis. Vous êtes un dragueur comme l’a dit Chantal-Eugénie … et je me montre faible avec vous. Je ne devrais pas vous écouter.
- Et tu es ravie de ta faiblesse …
- Oh non, je n’en suis pas fière … je ne devrais pas … je devrais devoir exiger que vous partiez …
- Mais tu es bien avec moi … et je ne te déplais pas … tu es enchantée de me plaire … et que j’aie envie de toi … Et tu n’as pas envie de me chasser.
- Je vous en prie, Louis …
- J’ai envie de toi, Béatrice-Amélie … Comment le fait que j’ai envie de toi pourrait-il te déplaire ? Et tu sais que tu vas être mienne … Parce que j’en ai envie, parce que tu le veux également … et tu sais que cela ne t’empêchera pas de te marier vierge … la chirurgie fait des miracles …
- Je vous prie de me lâcher … je vais retourner à la table … et vous allez quitter immédiatement les lieux !
- Tu le veux vraiment ? Et que raconteras-tu à tes amis ? Je dois leur faire poliment mes adieux … ou me sauver comme un voleur ?
- Respectez-moi ! Je vous demande de me respecter ; terminons cette danse … ne me serrez plus. Et quand nous rejoindrons Chantal-Eugénie et Charles-Edouard, vous vous excuserez et nous quitterez. D’accord ?
- Et nous ne nous reverrons plus … Il y a eu un coup de foudre entre nous … tu le sais. Je t’aime … tu vas m’aimer … tu verras, nous nous aimerons, tu seras mienne et tu me resteras fidèle jusqu’à ton mariage. Là nous ferons le nécessaire et tu pourras remplir tes engagements d’épouse … Ensuite je resterai l’homme de ton cœur … Nous continuerons à nous voir … À mon grand regret tu donneras à ton mari des enfants que j’aurais voulu miens … et que toi aussi tu aurais voulu miens. Tu ne seras pas la mère de mes enfants, et je ne serai pas le père des tiens … et nous le déplorerons, malheureux, l’un et l’autre. Mais puisque telle est ta volonté, transformons notre beau rêve en cauchemar … je te reconduis auprès de tes amis et je prends congé.

Ils rejoignirent la table. Monsieur le Vicomte annonça d’entrée :
- Je vous salue Louis ; enchanté de vous avoir rencontré. Il se fait tard et ces dames doivent rentrer maintenant, aussi je vais faire appeler un taxi, je déposerai Béatrice-Amélie chez elle, puis Chantal-Eugénie, et ce avant de regagner mon propre domicile. Je vous souhaite une bonne fin de nuit.
Et à l’étonnement de tous, Béatrice-Amélie osa :
- Je resterais bien danser encore un peu … si Louis veut bien accepter de me raccompagner quand je désirerai rentrer. Acceptez-vous Louis de me raccompagner … c’est un peu loin, à Saint-Cloud ?
Chantal-Eugénie explosa :
- Mais vous n’y pensez pas Béatrice-Amélie ! Ça ne se fait pas ! Vous vous rendez compte de ce que vous dites là. Pensez à votre réputation ! Imaginez que je répète ça dans « notre monde » …
- Vous savez, Chantal-Eugénie, Louis est un monsieur très correct, très discret, très bien éduqué, en plus d’être un excellent danseur … et j’ai envie de danser encore un peu.
- Non ! Mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ! Que vont dire vos parents quand ils apprendront ça, vous y songez ? Et que penseront-ils de moi si je vous permets ?
- Mais vous n’êtes pas obligée de le leur dire !
- Enfin Béatrice-Amélie, les femmes de notre monde se doivent d’avoir une réputation irréprochable !
Monsieur le Vicomte :
- Chantal-Eugénie a raison Béatrice-Amélie, et comme elle je crains que cela ne se fasse pas. Bon, mais si votre amie Chantal-Eugénie l’accepte à contrecœur, et veut bien rester discrète, croyez bien que je ne le répéterai pas moi non plus … Mais sachez néanmoins que je désapprouve.
- Mais Charles-Edouard, vous mon fiancé … vous pourriez être complice de cela, de cette inconduite … car ne rien dire ce serait être complice ?
- Si Louis est un homme d’honneur …
Béatrice-Amélie :
- Bien entendu que c’est un homme d’honneur ; je ne vous permets pas d’en douter. Il n’appartient certes pas à « notre société », mais croyez-moi, il ne s’est permis aucune privauté tandis que nous dansions … Il me déposera chez moi … Je ne cours aucun risque et je n’encours aucun déshonneur.
- OK faites donc, mais ne vous attardez pas trop. Et pensez Béatrice-Amélie … que l’honneur d’une femme est son plus grand trésor … et en tant que votre amie, je ne voudrais pas qu’il puisse jamais être terni.
- Mais vous savez, Chantal-Eugénie, mon honneur, je sais que c’est mon plus beau trésor … et je ne veux pas le ternir … Soyez-en certaine.
- Soit ! … Louis, je vous fais confiance. Et surtout Béatrice-Amélie, envoyez-moi un mèl dès votre retour à Saint-Cloud … que je sois rassurée quand je me lèverai.
- Je le ferai.

Louis resta avec sa belle, bluffé par son toupet. Il allait prendre congé, et … miracle ! Décidément elle allait être sienne. Dès cette nuit.
Resté seuls, ils ne quittèrent plus la table que pour quelques slows. Ils se tenaient par la main, se souriaient …
- Tu verras Béatrice-Amélie … dans le taxi, je te caresserai discrètement le cou, les genoux, la cuisse … Mes mains sur ton corps tu vas adorer ! Et une fois la porte de ton appartement franchie, je vais t’embrasser le cou, les oreilles, la bouche … Enfin je t’embrasserai « pour de bon » ; je frôlerai d’abord tes seins … puis je les ferai rouler dans ma main … Enfin je les dégagerai, les libérerai … Et vlan ton corsage, ton soutient gorge … mes mains sur tes seins, ma langue sur les aréoles, tes tétons entre mes dents et ma langue qui les titille … Tu ne seras plus que désir. Je me mettrai à genoux, mes mains descendront de ta taille vers tes hanches, le long de tes cuisses, puis des jambes … elles remonteront doucement … jusqu’en haut … saisiront ton collant et ta culotte et les feront tomber à tes pieds …
- Je vous arrête Louis ! … d’abord je ne porte pas de collant …
- Eh bien ta culotte seule tombera … alors, seulement revêtue de ta jupe et de tes bas, je t’emmènerai vers ta chambre … mais à propos il faudra que tu m’aides … je ne sais pas où elle est en fait …
- Eh là Monsieur … ne rêvez pas … chez moi il y a du personnel … deux femmes, qui vraisemblablement vont se lever en m’entendant rentrer pour me demander si je n’ai besoin de rien …
- Eh bien viens chez moi …
- Songez que si je ne revenais pas, elles appelleraient mes parents aux aurores … Déjà qu’elles doivent déjà penser que je m’attarde trop dehors … en compagnie de Chantal-Eugénie et de son fiancé.
- Bon, eh bien j’attendrai devant ta porte, et quand le calme sera revenu, tu m’ouvriras et je te rejoindrai dans ta chambre …
- Pas question : elles viennent me réveiller le matin et m’apportent mon petit-déjeuner au lit. Je ne peux pas leur interdire cela … c’est leur travail. Désolée Louis … vous devrez me quitter tout de suite. Vous m’accompagnerez jusqu’à la porte de mon appartement pour vous assurer que tout est OK, et vous repartirez.
- Mais tu me tues, Béatrice-Amélie !
- Je suis navrée … et puis je ne crois pas que votre idée de « me vouloir » soit une bonne idée … Impossible … je vous expliquerai.
- Bon, je vous appelle un taxi, et je retourne chez moi. Adieu Mademoiselle.
- Vous avez promis à mes amis que vous me reconduiriez … et vous êtes un homme d’honneur Louis …
- Soit ! Je demande qu’on vous appelle un taxi ; je vous accompagnerai, Mademoiselle, je remplirai mon devoir.
- Et vous êtes vexé … je le vois bien : vous ne me tutoyez plus maintenant … Il m’est impossible d’agir autrement, croyez-moi. J’ai déjà dépassé les limites autorisées … vous avez vu comment a réagi Chantal-Eugénie ! Et Charles-Edouard ! Ils me prennent pour une personne bien légère. Demain je vous expliquerai. Ce sera difficile pour moi de le faire, soyez-en certain. Mais je vous dois cette explication … je ne veux pas vous vexer, vous perdre. Vous êtes un être généreux, vous allez comprendre.
- Je comprends. Désolé. Désolé pour moi. Désolé pour nous deux. … Quant au tutoiement, vous m’avez assez expliqué tout à l’heure que vous tutoyer n’était pas correct ... que ça ne se fait pas dans « votre monde ». Je me conforme donc aux usages, je les respecte. Allons, passons au vestiaire si vous le voulez bien ... vos deux cerbères sont prêts à mordre : il ne faut pas les exciter plus.
- Mais Louis, nous allons nous revoir, nous nous téléphonerons tous les jours … voici ma carte. Appelez-moi demain matin, voulez-vous ?
- Je ne veux pas de votre carte Mademoiselle Béatrice-Amélie de Géretta de Hauteclarée. C’est vous que je voulais, pas votre carte. Je vais vous raccompagner … en homme d’honneur comme vous dites. Ensuite je reprendrai ma place, celle d’où je n’aurais jamais dû m’écarter, la place d’un héritier de « la France marchande ». « Je me soignerai » et m’efforcerai de vous oublier. Je vous dirai adieu à votre descente du taxi.
- Ah vous avez retenu mon nom ! J’en suis ravie croyez-moi … comme je suis ravie de vous plaire Louis Demontel. J’ai passé une soirée magnifique avec vous. Je veux vous revoir. Je ne veux pas vous perdre. Je crois que je vous aime Louis ; je veux être à vous. Mais il nous faudra être patients, ce ne sera pas facile, le chemin va être long mais nous gagnerons.

Louis l’accompagna dans le taxi et resta silencieux tout le long du chemin. Elle habitait un beau quartier de Saint-Cloud. À un moment elle lui saisit la main ; il la laissa faire, mais sans réagir. Elle se pencha vers lui au travers du grand vide qui les séparait et lui dit, presqu’imperceptiblement :
- Vous m’aviez dit Louis, que vous me feriez des caresses discrètes dans le taxi. Vous me privez … je les attends, je les désire … vous m’avez promis … vous êtes un homme d’honneur, tenez vos promesses. Je vous aime … ça a été un coup de foudre entre avez-vous dit … et c’est vrai. Ne boudez pas je vous prie : il nous reste peu de temps aujourd’hui … je veux vos caresses, elles me sont indispensables. Je vais retourner « dans ma prison », ne m’en privez pas. Il nous est impossible de nous quitter définitivement, vous le savez. Je me suis presque déshonorée en forçant mes amis à me laisser seule avec vous. Seule avec vous ! … Cessez de bouder je vous prie … vous demanderez au chauffeur de vous attendre un instant et vous m’accompagnerez jusqu’à ma porte … Dans l’ascenseur, vous m’embrasserez, vous me flatterez les seins. Quelque chose qui m’est inconnu. Même si les caméras de sécurité enregistreront cela ... mais personne ne les regarde jamais ces enregistrements, sauf en cas de problème. Vous vous occuperez de moi dans l’ascenseur, pas sur le palier car les deux mouchardes seront derrière l’œilleton quand nous en descendrons. Vous ne pouvez pas m’abandonner comme cela !

Ils arrivèrent au pied de son immeuble. Il lui fit un baisemain, mais ne descendit pas de la voiture.
- Au revoir Mademoiselle … je vous souhaite une bonne nuit.
- Mais Louis, vous devez m’accompagner jusqu’à ma porte. Demandez au chauffeur de vous attendre un instant. Mes parents vous ont fait confiance, vous devez par mesure de sécurité me raccompagner jusqu’à ma porte … ça ne demandera que deux minutes. Vous voulez bien attendre mon ami deux minutes, Monsieur le chauffeur ?

Louis l’accompagna. Dans l’ascenseur elle le prit dans ses bras et lui tendit ses lèvres ; il l’embrassa ; elle était hésitante, vraiment inexpérimentée ; il lui flatta les seins. Quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit, elle lui dit : « c’est la première fois … tu veux bien me faire confiance, … je t’expliquerai. Prends ma carte et appelle-moi demain. Je t‘aime ». Elle l’avait tutoyé, dit qu’elle l’aimait … Louis ne comprenait plus rien à rien … sauf qu’il avait failli rompre à tout jamais avec elle … si désarmante … malgré son origine sociale.

Le taxi reprit la route de Paris.