L'ORAGE
J'étais vide
J'étais sèche
Mes paupières craquelées crissaient sur des sanglots secs
Ma peau sous mes doigts froissait comme un papier de soie
Et mon corps en friche flétrissait, résigné
Je mourais en silence
Jusqu'à l'étincelle
Mon sexe pulse et s'éveille
M'incendie jusqu'au cœur
Un soleil enfle dans mon ventre
Une chaleur détrempée fait battre mon sang
Lentement, je redeviens femelle
Puis l'orage éclate
Goût odeur salive langues baisers caresses sel sueur
Chaleur chaleur chaleur
Mes sens saturent, se délivrent, s'étendent, extensibles, et brûlent
Peaux lèvres mains nudité sexes soupirs cris
Plaisir
L'orgasme me fragmente
Et me recompose
Encore
Encore
Et encore
Mon corps palpite doucement
La braise y rayonne, rouge
Je suis éveillée
Et je le suis pour longtemps
4 août 2004