Je m'installe sur la banquette, mon sac à dos calé entre mes genoux, je prends toute la place, ou presque, autant que je le peux du moins. Pour une fois que je prends le métro en plein après-midi, il n'est pas bondé, j'en profite et je me rends compte à quel point ce moyen de transport est facile, pratique, rapide. Un coup de pouce et je chanterai presque une pub pour la RATP. J'ouvre ma revue et me plonge dans une nouvelle de SF, je ne descends qu'au terminus.
 
Il ne me faut pas plus de cinq ou six minutes, deux ou trois stations, pour prendre conscience d'un homme assis en face de moi. Pas tout à fait, il est assis sur la banquette qui me fait face, mais à la place opposée, en oblique. La main sur son pantalon. C'est vraiment inélégant, cette manie des hommes de se gratouiller en permanence quelque chose dans cette région : le cul, les couilles, la verge, voir de se saisir de tout l'appareillage. Et ce quelque soit la tenue ou la situation. J'ai même vu mon chef, au bureau, agripper allègrement une orpheline, la main dans la poche, et gratter vivement. Je ne m'y ferai jamais.
 
Sauf que celui-ci, il ne se gratte pas. Il se masturbe. Il regarde par la fenêtre et se caresse doucement, mais sûrement, enfin je veux dire : efficacement. Et ce n'est pas vraiment par la fenêtre qu'il regarde. Ce qu'il mate, c'est mon reflet dans la vitre.
 
Je me lève vivement, la rame est déserte, je lui siffle au visage. "Il y a des professionnelles pour ça. Plus efficace et moins voyant." Il est surpris mais ne se démonte pas. "Je n'ai pas les moyens". "Je ne crois pas non plus que vous aurez les moyens quand les flics vous tomberons dessus, l'amende est plutôt salée." Le train entre en station j'ouvre la porte, lance un "Pauvre type". Et monte dans le wagon suivant.
 
Je pourrais aussi écarter les jambes, laisser remonter ma jupe sur mes cuisses et guetter son regard. Le mater pendant qu'il tourne la tête, pour me fixer franchement cette fois. Afficher un sourire narquois et une main faussement baladeuse. Laisser ses yeux s'allumer, sa verge grossir encore. Et décamper au prochain arrêt.
 
Finalement, je change de place, lui tournant le dos. Il se lève et sort quand le métro s'arrête. Je suis partagée entre l'amusement et la colère, est-ce le même genre d'individu qui s'attaque aux gamines ?
 
Comme toujours quand je fais du shopping, je fantasme, je revois, je vis de nouveau nos scènes, nos jeux. Cette fois là, je savais que je t'avais poussé à bout. J'avais cherché ma punition, je l'avais même réclamée. Tu m'avais promis une correction à la mesure de mon esclavage, mon maître, mais je ne t'avais pas crû.
 
Tu m'as ordonné de te suivre dans notre chambre, de me déshabiller, de me placer à quatre pattes sur le lit. Je fus surprise de ce ton, mais encore plus de ta rapidité à exécuter la sentence. D'abord, tu me passas le collier, puis tu choisis la laisse en cuir. La plus fine, la plus douloureuse, ma préférée. J'ai entendu le mousqueton se fermer sur la boucle et immédiatement après, tu me cambrais en tirant sur la lanière.
 
Tu ne m'as pas ligotée, tu m'as seulement intimé de rester tranquille. Et tu as commencé à frapper. Au début, les coups m'ont piqué la peau, exacerbé mon désir, ouvert mon sexe. Très vite, ils m'ont fait mal. J'ai commencé à crier. Quand je suis arrivée à ce que je croyais être la limite du supportable, tu as cessé. Le gode m'a pénétré sans peine. En saisissant la laisse en arrière, tu m'as obligée à m'asseoir sur l'objet. Il me dilatait. A ton tour, tu t'es déshabillé. Je te regardais, empalée.
 
Tu m'as penchée vers l'avant, pour me remettre à quatre pattes. A genoux, à côté de moi, tu agrippais une poignée de cheveux et j'engloutis ton sexe. Un instant, tu as imprimé le mouvement que tu voulais, puis, me sachant docile, tu pris le gode d'une main et la laisse de l'autre.
 
Je te suçais du mieux que je pouvais, mais tu me fouettais réellement cette fois. Les hurlements mourraient au fond de ma gorge, étouffés par ta verge. Tu me laminais avec le gode, violemment, mon vagin me brûlait, la douleur s'amplifiait.
 
Quand tu as jouis, je n'ai pas pu tout avaler. Je ne pouvais garder la bouche refermée autour de ton sexe, je criais, je hurlais vraiment. Le sperme a goutté de ma bouche, j'en avais jusque sur le front. Tu as cessé de flageller mon dos et mes fesses, et retiré le gode. Je me suis effondrée sur les draps. Je pleurais.