Dans le métro, je nous imagine. Je bande.

Ton regard me caresse de l'intérieur. Hémorragie interne, inceste à cœur ouvert.

J'encense les friandises et les plats de chair étendues et mises à nue. Grande déchirure de la tête et du corps, cri perdu.

Tu te couches, petite sœur.

Mon sang tourneboule dans mes veines, une vasque de vis sans fond.

Ta bouche s'offre à moi, ta langue me guide. Le doux frottement contre soi nous rend plus proches.

L'emprise est plus forte que tout. Je ne veux pas te perdre, que tu sois mon amante ou mon amie. Jamais je ne me suis autant haï, jamais angoisse ne m'a été plus douce.

Tu m'intimes désordre.

Ton sexe se referme sur moi comme un refuge. Je plie. Encore une fois, trop de joie me force à perdre le souffle. Tu frémis penchée sur moi, frissonnes quand mes doigts longent ton dos. Le balbutiement de tes yeux me bouleverse.

Tu peuples mes nuits, mais je rêve d'autres, comme ce que tu dis m'y fait songer accouplés à plus, mâles, femelles, corps emmêlés dans une étreinte unique.

Tu te tends en arrière à m'en faire mal. Notre petite friction touche à sa fin.

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Je reste las, pétrifié comme un vieux cèdre, blotti dans tes bras.