Mon amant, ma vie, tu es à mes pieds.

Je t'ai bandé les yeux. Les bras tirés en arrière, à genoux devant moi, tu trembles d'inconfort et de froid. Je t'ordonne d'écarter, un peu plus, les jambes sur le carrelage, tu obéis sans un mot. Je ne t'ai pas bâillonné, pour t'entendre gémir, ton silence me déplait. Jamais je n'ai autant voulu t'entendre crier. Je te désire déjà tellement, je te dévore des yeux, rongée jusqu'au cœur par l'envie de te faire mal.

Je pose ma main sur ta nuque, te fais plier. Ton souffle devient rauque, ta respiration se saccade.

Le fouet.

Je caresse les lanières. Je n'y arriverai pas. Je suis tendue, les muscles noués. Je vais renoncer. Tu attends. Ta confiance est bouleversante, je crève d'impuissance. Les serpents de velours glissent sur ta peau... Tu as une peau magnifique, poudrée, infiniment douce, une peau de femme, un sexe d'homme. Lever le bras. J'abats le coup sur tes épaules, le claquement résonne, couvre ton cri de surprise, mon sexe s'ouvre.

C'est facile.

Excitant.

Je compte presque les secondes, frappe ton dos. Tu gémis. Mon sexe s'inonde.

J'espace les coups. Le fouet tombe sur tes reins, tes fesses, tes cuisses, des marques rouges strient ton corps ployé. Une pluie de feu réduit en cendres le dernier barrage, je cède. Tes cris appellent le choc suivant, je me vide un peu plus chaque fois que je percute ta chair.

Mon sexe dégoutte, mes cuisses ruissellent, je fixe ta verge érigée, le sang me bloque la gorge.

Tu réclames mon pardon, je m'y refuse, frappe encore. Tu es presque à terre, couché sous la volée, tu me demandes de cesser. Ta poitrine rougit à son tour. Tu me supplies enfin, recroquevillé sur le sol, j'arrête. Ma peau luit de sueur, j'ai besoin de reprendre mon souffle, mes jambes vont me lâcher.

Je vais en terminer. Redresse-toi. Encore.

Je prends tes mamelons, les tords, et place les pinces. Au bout, la douleur est plus vive. Les gémissements viennent de ta gorge, rauques, continus, je saisis ton sexe, le caresse. Je fais durer, je vais lentement. Ne pas te faire jouir, t'emmener au bord, te montrer le vide, et reculer, doucement…

Tu frémis lorsque j'enlève les pinces, cligne les yeux quand le bandeau tombe. Je m'assied devant toi, mon sexe détrempé à hauteur de ta bouche. Devant tes yeux, le gode noir, souple. Je t'ordonne de le sucer. Tu hésites, me regarde. Je suis déterminée, sans appel. Je n'ai pas besoin d'insister, il s'enfonce dans ta bouche. Je te laisse faire jusqu'à ce que tu manques de souffle. J'avance sur mon siège, pose le gland de latex sur les lèvres et introduit l'instrument en moi, réprimant un soupir d'extase. J'empoigne tes cheveux et pose ta bouche sur mon sexe. Tu lèches. Je fais aller et venir la verge de plastique, tu tètes et aspires ma chaleur immergée.

Je t'emprisonne entre mes cuisses, serre à t'étouffer. Le sexe souple au plus profond de moi, ta bouche qui suce le sommet de ma fente, je jouis en râlant, mais j'en veux plus.

J'accroche aux bracelets qui retiennent tes bras dans ton dos une chaîne fixée au sol. Elle ne te permet pas de te relever, juste assez longue pour te maintenir à genoux, elle te plie même en arrière. A la base de la pliure des genoux, je règle les arceaux de fer qui vont maintenir tes jambes au sol. Solidement ancrés, ils ne te permettent aucun mouvement. Seules tes épaules sont encore un peu mobiles.

Tu grelottes de douleur et de désir inassouvi. Je m'absente.

Je reste longtemps, presque paniquée, devant le tiroir ouvert. Lorsque je te rejoins, tu as débandé. Mais, te voyant nu au milieu de la pièce, la tête basculée vers le plafond, je me résout à aller jusqu'au bout. Je me poste derrière toi.

Le bâillon ferme ta bouche par une large bande de cuir. Elle maintient entre tes dents une boule qui bloquera tes cris. Tu le mordras de toute tes forces, je le sais. Tu recommences déjà à durcir.

Je reste derrière toi, fléchie pour être à ta hauteur, je frotte mon sexe contre ton dos. Ma main lubrifiée vient saisir ta verge. Je commence par te caresser doucement, puis je serre un peu, accélère le mouvement. Tu me regardes, reconnaissant, je fixe ton sexe.

Avant ton orgasme, je ralentis, pivote devant toi et insère ton membre érigé en moi, comme tout à l'heure avec le sexe de latex, je sens que je vais jouir rapidement. Il faut que je fasse vite. Toi aussi tu es au bord.

Alors j'entaille la chair.

Tu sursautes, surpris. Je me penche en arrière pour me voir œuvrer. Je sais que la tension, dans cette position, t'est vite douloureuse. J'ai placé le couteau sous ton sexe, je le fais glisser contre un testicule. La plaie est tout de suite profonde, tu commences à t'agiter. Mes jambes enserrent ton bassin et je coupe de plus en plus vite.

Un voile rouge devant les yeux, ma rage finit de la détacher de toi. Je n'imagine pas un instant la douleur que je vois brouiller tes yeux. Je prend tout, tu convulses. J'insère en moi tes organes encore chauds.

Pendant que mon vagin se contracte comme jamais, je regarde le sang qui poisse mes jambes, le sol, je sens s'échapper ton dernier souffle.