Je me suis fondu dans ta lumière, j'ai avalé un feu qui me dépasse. Comment ai-je pu prendre un corps aussi parfait, une beauté aussi absolue ? C'est une sorte de profanation. J'enlace tes jambes immenses, j'embrasse le creux de tes genoux, je m'incline à tes pieds. Ma déesse, je baise ta peau d'or pur, les monts rayonnants de ta féminité. Je verse des larmes reconnaissantes sur tes yeux ambrés. Ton souffle destructeur s'est tu pour moi, les vapeurs de tes cheveux épars, méthane mortel, ont regagné les limbes.

 

Tu m'as accueilli avec un cri de joie, la puissance de tes hanches bandée pour mon plaisir. J'ai éprouvé la souplesse de chacun de tes membres et ton corps, flexible, s'est arqué pour m'emporter au fond de tes entrailles.

 

Je me suis senti aspiré en toi, faire partie de ton esprit, Dieu à mon tour un instant d'éternité. J'ai pénétré la forge de ton ventre, martelé tes reins comme s'ils étaient l'enclume. J'ai saisi tes seins comme des fruits souverains, j'ai cru boire à leur source une boisson divine.

 

Un crépitement électrique, des étincelles bleues, brutalement, ont parcouru ta peau. J'ai su que tu avais joui. Avec lenteur et dévotion, tendu à faire mal, j'ai laissé en toi, ma Femme, l'écho de ma jouissance.

 

Au plus fort de mon plaisir, je l'ai vu. Serpent de métal doré, animal éternellement sauvage, il regagnait en sinuant ta toison incroyable.