Le journal d’Auréline I
Par demande expresse de Maître Janus, ce journal relatera mon expérience de soumise. Vous pourrez suivre, semaines après semaines, mon cheminement dans la voie de l’esclavage, voie que j’ai choisi de mon plein gré, sans aucune contrainte.
Cette première entrée revêt une importance particulière au sens où aujourd’hui, pour la première fois, j’ai fait la connaissance de ma future initiatrice. Jusqu’à présent, je ne peux pas vraiment dire que j’ai subi un asservissement réel. Des séances en ligne, un peu de bondage… Toutes ces expériences m’ont laissé sur ma faim.
Ce samedi-là, à dix heures, je me suis présentée au domicile de Maîtresse F, situé dans un grand immeuble haussmannien au cœur de Paris. Je n’avais que peu de consignes, hormis l’interdiction de porter Jean, baskets et t-shirt. J’avais donc opté pour une tenue de petite fille sage : chemisier blanc, jupe pas trop courte, bas, chaussures à talons. Lavée, parfumée, cela va de soi. A l’interphone une voix de femme, grave, me dit de monter au troisième. Je prends l’ascenseur afin d’éviter d’accélérer encore mon rythme cardiaque déjà bien trop rapide.
Maîtresse F. m’accueille. Elle doit avoir près de cinquante ans, sèche, grande, plus d’un mètre soixante-dix, très maigre, résultat sans doute d’une pratique sportive régulière. Une première pensée s’impose à moi : je ne pourrais pas l’affronter physiquement, elle aurait très vite le dessus. Elle a des mains fines, un peu ridées, avec de longs ongles vermillon. Ses cheveux, noir corbeau, sont tirés en arrière. Elle est belle, d’une certaine façon, comme les motifs écailleux d’un crotale ou le reflet bleu d’une lame de sabre japonais.
Nous n’avons échangé qu’un simple salut. Maîtresse F. prend la parole :
– Maître J. m’a parlé de toi. J’aimerais tout de même que tu me dresses ton portrait en quelques mots. Mais avant toute autre chose, je tiens à établir certaines règles. Tu vas devoir respecter une étiquette stricte. Sur la manière dont tu t’adresses à moi, je te laisse le choix entre Maîtresse et Madame. A partir de maintenant tu conserveras en toute circonstance une attitude humble, le regard rivé sur le sol. Tu ne parleras que si l’on t’interroge. Tu me vouvoieras et, sauf ordre contraire, tu ferras de même avec toutes les personnes que tu côtoieras en ma présence. Je ne tolérerai aucune familiarité. As-tu compris ?
– Oui Madame.
– Bien. Il faut que tu saches qu’à la moindre désobéissance, au moindre écart, tu devras subir une punition en conséquence, sans discuter. Si tu te résistes, tu sortiras de cette maison sans aucune possibilité d’y revenir. Aurais-tu une pièce d’identité ?
J’ouvre mon portefeuille et je lui tends ma carte nationale d’identité. Maîtresse F. après l’avoir examiné, la pose sur une tablette. Elle poursuit par un interrogatoire sur ma ville de naissance, ma famille, mes amis.
– Que fais-tu dans la vie ?
– Je suis étudiante en première année de droit.
– Tu habites encore chez tes parents ?
– Non je suis en logement étudiant.
– Cela signifie que tu as un peu de temps libre. Si j’accepte ta candidature, et tu noteras que ce n’est pas un dû, ce temps me sera intégralement alloué. Tu devras te tenir à disposition à n’importe quel moment à l’exception de tes heures de cours et examen. Tu travailleras ici si tu le souhaites. Je peux t’aider, en ce qui concerne notamment la discipline et l’assiduité. Je tiens à ce que notre relation ait un effet bénéfique sur tes études.
– Merci Madame.
– Maintenant déshabille toi.
Je retire la jupe, la pose sur un fauteuil. Je dégrafe le chemisier, lentement. Mes doigts tremblent un peu. Je suis en soutien-gorge et culotte. J’ai l’impression d’être en visite médicale ou à l’armée. Voyant que j’hésite, Maîtresse F. me tance : « eh bien qu’attends-tu ? Enlève tout ! » Mes sous-vêtements vont rejoindre la jupe et le chemisier.
– Jolis seins, dit-elle. Un corps jeune et ferme. Tourne-toi. De belles fesses, rondes et charnues. Retire tes mains, dévoile-moi ton sexe. Tu es rasée à ce que je vois.
– Maître J. le préfère ainsi, Madame.
– Il a raison. Les poils sont inesthétiques. Mais ils ont la fâcheuse habitude de repousser. Je préfère une méthode plus… radicale. Mais nous verrons cela plus tard.
Elle se lève et passe dernière moi. Elle fait alors quelque chose de très étrange. Avec un mètre de couturier, elle prend mes mensurations : tour de cou, poignets, poitrine, taille hanches, chevilles. Je n’ai pas changé de position, je ne bouge pas.
– Tu vas prendre place sur ce fauteuil, les jambes bien écartées, un pied sur chaque accoudoir.
J’obéis, sans pouvoir dissimuler mon embarras. Même chez le gynécologue, je ne m’exhibe pas ainsi. Et Maîtresse F. va m’apprendre que je peux être encore plus exposée et nue.
– Ecarte les grandes lèvres avec les mains.
Dans un état second, je fais ce qu’elle m’a ordonné. Elle se penche. Elle est à genoux, à mes pieds, le visage à quelques centimètres de mon sexe.
Sa main se pose sur mon ventre, descend, elle effleure mon clitoris du bout de l’ongle, impossible de réprimer un frisson.
– Sensible, dit-elle. Lève les bras.
Je m’exécute. Elle glisse un doigt, il entre si facilement, je suis tellement mouillée. Oh mon Dieu, je n’arrive pas à y croire, une femme me touche la chatte, me pénètre, je n’aurais jamais cru qu’une chose pareille m’arriverait et que je me laisserais faire comme une poupée.
– Tu es accueillante, chaude et humide.
Sa voix se fait enjôleuse, caressante, ajoutant à mon trouble. Je suis sous hypnose.
– Dis-moi, est-ce qu’un homme t’as déjà fait jouir juste en te baisant ?
Je pense : « en quoi est-ce que cela vous regarde ? » Mais je réponds malgré moi, avec une voix qui me parait presque étrangère :
– Non Madame. Avec la langue et les doigts, quelques fois, mais pas avec son sexe.
Elle retire son annulaire plein de cyprine pour l’introduire dans l’autre orifice, plus étroit et inexploré. La surprise me fait sursauter, je me cabre, tente de lui échapper mais elle me tient fermement. J’ai peur qu’elle m’écorche mais non, je n’ai pas mal, juste une gêne, comme une légère constipation.
– Hum, on dirait bien que tu es vierge de ce côté, personne ne t’a jamais sodomisée ?
Je réponds que non, un petit ami a bien essayé, une fois, mais il m’a fait mal, j’étais trop contractée et nous avons arrêté.
– C’était un idiot qui ne savait pas s’y prendre, dit-elle. Puis après une courte pause, elle ajoute : tu peux te rhabiller. N’oublie pas de récupérer tes papiers avant de sortir. Je te ferai une réponse dans la semaine, sans faute.