De: Auréline
A: Anne-So
Objet : Re:News
Coucou ma louloute,
Désolée pour mon silence de ces derniers jours mais les rebondissements n’ont pas cessé de se multiplier et ma vie intime n’a jamais été si compliquée… Je t’ai déjà parlé de ce Monsieur charmant avec qui j’ai une relation si bizarre. Disons qu’il possède un certain… talent que j’apprécie mais l’on doit à chaque fois passer par des détours alambiqués avant qu’il ne parvienne à ses fins. Le pire : il ne cessait de me proposer de l’argent. Tu m’imagines, moi, entretenue par un Sugar Daddy ? Je ne crache pas sur le fric, loin de là, mais, enfin, je ne suis pas de ces filles là… Tu vois ce que je veux dire ? J’accepte par obéissance envers Maïtre J. C’est tout. Nous sommes tout de même parvenus à un accord avec Monsieur : il me prête sa carte bleue en période de soldes.
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De: Auréline
A: Janus
Objet : Nouvelle visite
Cher Maître,
J’ai de nouveau rendu visite à Monsieur, votre ami, dans sa chambre d’hôtel. Nous avions préparé cette séance, en partie, la semaine précédente. Il avait insisté pour m’acheter un bustier et un string en cuir, des bas noirs autofixants. Je dois avouer que je me sentais un peu ridicule, cet attirail de dominatrice sied peu à ma réserve habituelle. Il faut que je confesse également que, au fil de mes rencontres avec Monsieur, je suis devenue adepte de son jeu de langue. Je me couche, les jambes écartées, offerte, et il accomplit ce qu’il appelle ses « génuflexions ». Dans cette position, je l’avoue sans honte, pendant qu’il me lèche, je pense à vous et je jouis. Il s’agit là de l’acte le plus intime qu’il s’autorise. Il ne m’a jamais pénétrée ni même embrassée. Le piédestal où il m’a placé est bien trop haut pour cela.
Revenons-en à notre dernière soirée. Cette fois, il voulait être puni. J’ai enfoncé le talon si pointu de mes bottes dans sa cage thoracique. S’il avait mal, je n’en ai rien su. Sur son visage je ne lisais qu’une expression extatique. Il s’est allongé à plat ventre sur le lit et j’ai donné des coups de martinet sur ses fesses nues. Je l’ai entendu dire : « plus fort je vous en supplie ». Je l’ai flagellé avec toute la vigueur dont j’étais capable, à m’en faire mal au bras. Je n’y ai pris aucun plaisir. Il m’a demandé de fouiller dans sa valise. J’y ai trouvé un gode-ceinture. Il m’a dit de l’enfiler. Je ne me sentais pas très bien, un peu nauséeuse mais j’ai voulu aller jusqu’au bout. Je l’ai sodomisé, sans lubrifiant. Il a crié. A un moment, j’ai saisi sa verge. « Non, m’a-t-il dit, je n’en suis pas digne ». Il m’a laissé faire, pourtant, et il a taché les draps de longues giclées blanches. Il m’a demandé de rester, pour la nuit. Il dormirait au pied du lit comme un bon chien. Je lui ai répondu que non, je ne pouvais pas. J’en suis désolée. Me le pardonnerez-vous ?
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De: Janus
A: Auréline
Ma chère esclave,
Je comprends bien que ce que tu as connu jusqu’ici, par mon entremise, n’était que l’aperçu d’un champ d’expérience à venir et que tu souhaites, maintenant, vivre de manière plus complète ta condition de soumise. Sache que nos phantasmes peuvent devenir réalité, même si le prix est souvent plus élevé que l’on imagine. Je pense que tu es prête, et la séance avec Maîtresse C. en constitue la preuve, à te présenter devant une bonne amie à moi afin de commencer ton dressage. Tu trouveras son adresse ci-dessous. Maîtresse F. t’attend, samedi prochain à dix heures précises. Sois ponctuelle, elle est très pointilleuse sur ce chapitre.